Cinq conseils pour bien nourrir son cheval !

Je consacre régulièrement des articles à l’alimentation des chevaux. Difficile pour vous de vous y retrouver ? Voici 5 points clés à retenir !

1. Prendre en compte la valeur énergétique de votre aliment.

A poids égal, tous les aliments n’ont pas la même valeur énergétique. Ainsi, deux à trois kilos de foin apporte autant de kilocalories au cheval qu’un kilo de céréales (orge). Par ailleurs, chaque fabricant propose une gamme d’aliments de valeurs énergétiques différentes (la valeur énergétique est exprimée en UFC, mais nous y reviendront un peu plus loin dans cet article).

Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsqu’un cheval n’est soumis qu’à un travail léger, il faut se garder de lui donner des aliments trop énergétiques, car des problèmes graves comme les myosites (coup de sang) ou la fourbure peuvent s’en suivre. Ensuite, pour que des aliments puissent être correctement assimilés au niveau des intestins, il est nécessaire que la ration alimentaire ne dépasse pas un certain volume : on parle de coefficient d’encombrement.

2. Un bon rapport phospho-calcique.

L’organisme du cheval a besoin d’un apport quotidien de phosphore mais aussi de calcium. La plupart des aliments disposent de ces deux éléments, mais il est indispensable qu’ils soient contenus dans une certaine proportion. Par principe l’apport en calcium doit être supérieur à celui du phosphore. On parle de rapport phospho-calcique qui doit se situer entre 1 et 3. Cet équilibre n’existe pas dans l’avoine notamment, qui peut provoquer des carences à long terme. Il faut alors compléter avec d’autres aliments, du foin de luzerne par exemple.

Notez que les aliments industriels dits complets sont soumis à des obligations de qualité qui respectent le rapport phospho-calcique.

3. Une alimentation équilibrée.

Une ration équilibrée doit également permettre de couvrir les besoins en vitamines, oligo-éléments et acides aminés dont le cheval à besoin.

Les vitamines sont très nombreuses et agissent de façon complexe. Un mauvais foin, par exemple, n’est pas en mesure de fournir toutes les vitamines dont l’organisme à besoin.

L’état d’embonpoint d’un cheval peut alors sembler normal alors que, tôt ou tard, le manque de vitamines pout provoquer des troubles irréversibles. Notez également que les acides aminés (et notamment la Lysine), sont très importants dans l’alimentation du cheval.

4. Une distribution bien gérée.

Le volume de l’estomac du cheval étant relativement petit, il est nécessaire de fractionner la ration en trois repas ou plus. A l’état naturel le cheval mange d’ailleurs en continu, en broutant plus de 12 heures dans la journée. Le repas de concentrés du matin, avant le travail, ne doit pas être trop volumineux (préférez un apport de fibres), le repas de midi est raisonnable et celui du soir est primordial (notamment pour l’apport de foin mis à disposition du cheval pour la nuit). L’objectif étant que le cheval ait du foin à disposition toute la nuit.

L’abreuvement est également important, car un cheval nourri avec des aliments secs peut produire plus de 35 litres de salive par jour.

5. Un juste calcul de la ration.

Le calcul de la ration quotidienne d’un cheval adulte fait intervenir deux critières principaux : le travail fourni et son poids. Intervient également : le fait d’allaiter, la gestation, les saillies pour un étalon, le mode de vie et la race.

La ration de base ou ration d’entretien correspond aux besoins quotidiens d’un cheval qui n’est pas soumis à un travail particulier. On détermine ensuite la ration « de travail » en fonction de l’intensité du travail fourni. A titre indicatif, la ration d’un cheval soumis à des efforts intensifs est presque le double de sa ration d’entretien. Comme tous les aliments n’ont pas la même valeur énergétique, on utilise une référence comparative, qui correspond à la valeur énergétique d’un kilogramme d’orge de qualité moyenne : c’est l’UFC (Unité Fourragère Cheval). Pour les aliments industriels, elle varie en moyenne de 0.7 à 1.2 UFC au kilogramme. Plus cette valeur est importante, plus l’aliment est énergétique. A titre indicatif, la ration d’entretien d’un cheval d’environ 500 kg est de 4.5 UFC.

Concernant le juste calcul de votre ration, n’hésitez pas à me solliciter, je dispose d’un logiciel qui permet d’ajuster précisément les apports par rapport aux besoins de votre cheval tout en prenant en compte le facteur « santé » de l’alimentation.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos