La déshydratation du cheval : comment prévenir les risques ?

On nous répète souvent que le cheval boit entre 20 et 60 litres d’eau par jour et qu’il doit avoir accès à de l’eau claire à volonté. Mais alors, comment explique-t-on que le cheval ait besoin de quantités d’eau si importantes ? Comment savoir si mon cheval est déshydraté ? Entre coup de chaleur, coliques et défaillance rénale, quels sont les problèmes liés à la déshydratation chez le cheval ? Et surtout, comment les éviter ?

Pourquoi le cheval a-t-il besoin de boire autant d’eau ?

L’eau représente 66% du poids du corps du cheval, soit 360 litres pour un cheval de 550kg. Par conséquent, 20 litres d’eau par jour ne paraissent pas tant élevés lorsqu’on les rapporte au poids du corps. Les besoins en eau chez les mammifères sont d’environ 50 ml/kg/jour, soit 27.5 litres pour 550kg, au repos. Il faut savoir que la prise de boisson varie en fonction du type d’alimentation. Un aliment humide comme l’herbe contient déjà 98% d’eau, donc couvre une partie des apports hydriques. À l’inverse, une alimentation sèche (foin, concentré, paille) nécessite un apport d’eau en parallèle plus important car la mastication du foin et des aliments industriels nécessite beaucoup de salive. Le cheval a donc soif après avoir consommé des aliments secs.

Pour autant, l’alimentation n’est pas le seul critère à prendre en compte car l’apport journalier en eau varie aussi en fonction de l’activité du cheval ou de sa température : un cheval qui transpire perd de l’eau. Il aura donc besoin de boire davantage. Principalement, cette eau va se répartir dans l’ensemble de l’organisme, notamment à l’intérieur des cellules, dans le système cardiovasculaire et à l’intérieur du tube digestif.

Le besoin en eau augmente également chez la jument allaitante. Pour la jument, l’apport en eau est primordial pour avoir une bonne production du lait. En effet, une jument de selle produit jusqu’à 19 litres de lait par jour. L’eau apparaît donc comme un élément essentiel au bon fonctionnement de l’organisme.

Quels sont les risques liés à la déshydratation chez le cheval ?

Le phénomène de déshydratation n’est pas souhaitable, car il cause des troubles importants. En effet, le manque d’eau peut être à l’origine non seulement de troubles rénaux, mais également de coliques.

Le contenu intestinal se déshydrate en premier chez le cheval, car l’eau y est immédiatement disponible. Or, il représente un volume très important d’aliments en cours de digestion, qui vont se dessécher jusqu’à former une impaction (ce que l’on appelle plus communément un bouchon), qui peut se situer dans le côlon, le caecum ou l’intestin grêle, le pronostic étant, selon les cas, très différent.

Quant aux problèmes rénaux les plus sévères, occasionnés par une déshydratation importante, en cas de coupure d’eau par exemple, le cheval peut présenter une insuffisance rénale aiguë, essentiellement due à une baisse de la perfusion rénale. Dans ce cas, le débit sanguin est trop faible, et le rein n’arrive plus à fonctionner. Ces lésions rénales peuvent être irréversibles !

Comment savoir si mon cheval est déshydraté ?

Nous avons vu plus haut dans cet article que la bonne hydratation du cheval était primordiale, il n’est donc pas question de faire des économies sur l’eau et il est important de surveiller l’état d’hydratation de son cheval. Pour cela, quelques tests sont faciles à réaliser : en pressant des crottins qui doivent être un peu humides, de l’eau doit en sortir. Il est également possible de surveiller la couleur des urines : elles doivent être ni trop foncées ni trop claires. Les gencives doivent être un peu humides, mais pas collantes. Enfin, il existe un test très simple pour savoir si votre cheval est suffisamment hydraté : le pli de peau. Pincez la peau au niveau de la pointe de l’épaule de votre cheval et notez le temps qu’il faut pour que la peau revienne à sa place. Si la remise en place est immédiate, l’hydratation de votre cheval est bonne. Si le pli de peau reste marqué plusieurs secondes, votre cheval est déshydraté (plus le pli de peau met du temps à se remettre en place, plus la déshydratation de votre cheval est importante. Au-delà de 10 secondes, le cheval est fortement déshydraté et des mesures particulières doivent être mises en place.)

Néanmoins, si le cheval semble présenter une fatigue générale et un manque d’intérêt au travail, il est également possible de pratiquer une prise de sang pour s’assurer de sa bonne hydratation.

Comment gérer activité sportive et abreuvement ?

L’absorption d’une importante quantité d’eau avant une épreuve ne risque-t-elle pas de jouer sur la performance du cheval ? Sauter le ventre rempli d’eau ne semble effectivement pas, à priori, confortable. S’il boit beaucoup juste avant un effort, son estomac risque d’être chargé en eau et distendu au moment de l’effort. Cela peut être néfaste sur ses performances, voire engendrer des coliques, car l’estomac du cheval est proportionnellement petit et sa distension est douloureuse.

Pour autant, l’inverse n’est pas recommandable non plus : si le cheval est déshydraté, l’effort va augmenter sa déshydratation. Le cheval risquera notamment un coup de sang par une baisse de la perfusion musculaire.

Tout est donc question d’équilibre. À quelques minutes d’un effort, si le cheval semble avoir soif, rien n’empêche de le laisser boire une ou deux gorgées avant l’effort. En revanche, il sera sans doute trop tard pour jouer sur son hydratation au moment de l’épreuve s’il s’agit d’un effort court. En effet, quelques minutes après l’absorption, l’eau est toujours dans l’estomac. Elle n’est pas absorbée et n’a donc absolument pas réhydraté le cheval. C’est intéressant dans des épreuves longues, comme en endurance, mais pour quatre-vingt-dix secondes de jumping, par exemple, il vaut mieux bien lui donner à boire après.

A retenir :

  • Le cheval va adapter sa prise de boisson à ses besoins à condition d’avoir toujours à disposition et facilement accessible une eau propre, pas trop froide, sans goût particulier.
  • Il est important de contrôler la bonne hydratation de son cheval régulièrement (avec le test du pli de peau par exemple)
  • Une déshydratation chez le cheval peut entraîner de nombreux problèmes comme le coup de chaleur, des coliques ou encore une défaillance rénale.
  • Le cheval est sensible à la propreté de l’eau. L’été, il est fréquent de voir se développer des petites algues dans les bacs à eau et tonnes présentes dans les champs, pouvant rebuter certains chevaux à s’abreuver. Il est alors possible de traiter l’eau avec des produits adaptés comme l’AQUAVIT pour que celle-ci reste fraîche et de qualité.

Louise JEGARD
Chef de Produit Équidéos