Donné à volonté ou distribué en petites quantités, le foin constitue la base de l’alimentation du cheval. Sa ration varie cependant en fonction de l’activité du cheval, de son alimentation complémentaire et du type de litière utilisé.

Un cheval est un herbivore qui est fait pour manger de l’herbe environ 12 heures par jour, le reste du temps étant passé à se reposer et à se déplacer … pour chercher cette herbe !

Cette consommation de fourrage est extrêmement importante pour le cheval à plusieurs titres : elle couvre une partie de ses besoins nutritionnels, elle entretien la flore intestinale, participant au confort digestif, et enfin elle est un facteur d’apaisement pour le cheval.

Un cheval adulte consomme environ 1.5 kg de matière sèche pour 100 kg de poids corporel. La part des concentrés dans cet apport passe de 10% pour un cheval qui ne travaille pas ou très peu (équilibrage en minéraux et vitamines) à 50% pour un cheval de compétition de très haut niveau. L’absolu minimum est de 1 kg de foin par 100 kg de poids corporel.

Un cheval qui a une litière de paille à tendance à consommer de petites quantités (entre 1 et 2 kg par jour) s’il n’a pas d’autres fourrages à sa disposition ; ce n’est pas le cas si sa litière est constituée de copeaux par exemple.

Selon la raison pour laquelle le cheval est sur copeaux, ou les habitudes de l’écurie, le fourrage peut varier. Il peut s’agir de foin ou d’ enrubanné. Attention, ils ne sont pas tout à fait équivalents. Le foin est un aliment très sec (environ 90% de matière sèche, et donc 10% d’humidité), alors que l’enrubanné, qui est un foin récolté moins sec, mis en balles et protégé par un film plastique étanche, est plus humide (entre 40 et 65% de matière sèche, et donc entre 60 et 35% d’humidité).

Humidité contre poussière

Moins poussiéreux que le foin, l’enrubanné est volontiers utilisé pour des chevaux ayant des troubles respiratoires mais ne pouvant pas être mis au pré. Compte tenu de son taux d’humidité supérieur, pour un même poids, l’enrubanné contient moins de matière sèche que le foin, il faut donc en distribuer d’autant plus !

Excepté l’ennui qui sera commun à tous les chevaux, les conséquences d’un manque de fourrage ne sont pas les même selon la ration. Si la ration est seulement constituée de fourrages (pâturage exclusif ou foin seul), mais en trop faible quantité (pré trop petit, quantité de foin insuffisante), le cheval va maigrir. Si la ration est constituée de fourrage et de concentrés, mais avec trop peu de fourrage (rapport fourrage/concentré trop faible), le cheval risque des coliques.

Pour un cheval qui passe le plus clair de son temps au box, sans pâturer, et dont la litière est faite de copeaux, deux solutions sont alors possibles :
- Distribuer assez de fourrage pour que le cheval n’en manque pas. Dans ce cas sa consommation est généralement étalée sur 24 heures, par petites quantités, et les repas de concentrés peuvent être distribués à n’importe quel moment.
- Distribuer le fourrage par petites quantités. Il faut alors deux ou trois distributions par jour, et il est fort probable que le cheval le consomme avec avidité chaque fois qu’on lui en propose. Dans ce cas, la quantité de foin doit être estimée (ou pesée) pour vérifier qu’elle est suffisante. Il faudra également veiller à distribuer les repas de concentrés après la consommation du fourrage.

Et concrètement, quelle quantité doit-être distribuée ?

Pour un cheval de 500 kg qui travaille sur la semaine environ une heure par jour, il faut compter 7 à 8 kg de matière sèche par jour.

Si ce cheval reçoit, par jour, 3 litres de granulés complémentaires de fourrage (650 g/litre, 89% de matière sèche) soit 3 litres x 0.650 x 0.89 = 1.74 kg de matière sèche, il reste environ 6 kg de matière sèche à apporter avec du fourrage.

Pour apporter 6 kg de matière sèche par jour, il faut ajouter environ : 7 kg de foin (90% de matière sèche) ou 10 kg d’enrubanné très sec (60% de matière sèche) ou 15 kg d’enrubanné peu sec (40% de matière sèche).


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos