Remise à l'herbe des chevaux

Avec la douceur du printemps qui approche, le moment est venu de faire à nouveau profiter votre cheval de l’herbage et donc de penser aux pâtures avant d’y lâcher vos chevaux ! Voici quelques conseils pour une remise à l’herbe réussie !

Le pré est un lieu de détente et de plaisirs pour le cheval. Afin qu’il puisse s’y épanouir en toute liberté et trouver son bien-être, plusieurs aménagements sont nécessaires. Inventaires des indispensables du pré.

Préparez le terrain !

Avant tout commencez par inspecter le pré où votre cheval va savourer sa liberté. Prenez soin d’enlever les cailloux et de boucher les trous, souvent causés par la présence de terriers. Pensez à débroussailler mécaniquement le tour de votre pré afin que rien ne viennent perturber le passage du courant électrique de votre clôture. Veillez à ce qu’il n’y ait aucune plante toxique dans la prairie.


Lorsque la pâture a ressuyé (c’est-à-dire que la surface du sol a séché), je vous conseille de passer la herse. Cela à plusieurs avantages :
Aplanir les zones abîmées.
Assécher les endroits humides.
Aérer le sol (pour favoriser la pousse des jeunes herbes).
Répartir les déjections et étaler les taupinières.

Votre pâture présente certainement des zones dénudées sans aucune végétation, notamment l’entrée et les endroits piétinés. Dès la fin des gels, lorsque la température s’est réchauffée, mais encore légèrement humide, vous pouvez effectuer un sursemis sur ces zones là. Le sursemis peut être réalisé au semoir à engrais, mais également à la volée, directement à la main. Je vous conseille d’opter pour un mélange d’espèces végétales présentant un développement rapide comme le trèfle. Une fois les graines semées, je vous conseille de « rouler le sol » avec un rouleau lourd pour favoriser le contact. Mais les chevaux peuvent s’en charger, en piétinant les zones semées, ce qui favorise le tallage, c’est-à-dire la pousse de nouvelles feuilles à partir de la base de la plante. Vous pouvez profiter de ce sursemis pour apporter au sol un amendement de fond : phosphate ou potasse (mais évitez l’azote).

La vérification des clôtures s’impose !

Plusieurs types de clôtures existent pour délimiter la surface de pacage d’un pré ou d’un paddock, et chacune a ses spécificités, avantages et inconvénients …

La plus utilisée est la clôture électrique : barrière psychologique pour le cheval, son efficacité repose sur la douleur provoquée par la décharge électrique. Plusieurs couleurs mais aussi plusieurs largeurs de rubans sont disponibles sur le marché, la plus large, 4 cm, étant la plus visible pour le cheval. Plusieurs qualités existent également : les fils conducteurs électriques placés dans les mailles de polyéthylène ou de polyester souple peuvent se corroder avec le temps, le vent, les frottements, et les conducteurs en acier inoxydable sont plus résistants que ceux en cuivre.

Si les séparations temporaires peuvent se satisfaire d’un seul niveau avec des chevaux calmes, les clôtures en bord de route ou qui accueillent des chevaux délicats doivent être composées de quatre hauteurs, de 40 cm à 1,50 m de haut. Pour les poneys, il faut descendre de 20 à 30 cm en bas.

La qualité de l’électrification doit être excellente, car le courant doit être uniforme sur toute la longueur du ruban : avec une prise de terre enfoncée au minimum d’un mètre dans un sol humide et un électrificateur branché sur secteur, la puissance sera supérieure aux batteries portables.

Le bois, tel que l’épicéa, le chêne ou le douglas, est apprécié pour sa résistance. Il est impératif qu’il y ait au moins deux rangées pour éviter toute tentative de fuite en passant sous la lice.

Passez à la mise à l’herbe.

Les chevaux qui sont restés tout l’hiver en pâture s’adaptent harmonieusement à la consommation progressive de la jeune herbe de printemps, qui va remplacer le foin. Pour éviter qu’ils ne rasent l’herbe dès sa sortie, je vous conseille de leur laisser du foin à disposition pendant quelques temps et de les exclure des zones fraîchement semées. La transition entre une alimentation « sèche » et la jeune herbe printanière riche doit s’opérer progressivement pour limiter les risques de coliques gazeuses, de diarrhées et de fourbures. Dans le cadre de son séjour au pré, le cheval doit avoir à sa disposition de quoi subvenir à ses besoins vitaux : boire, manger, se protéger. Le plus pratique est de lui mettre un abreuvoir automatique antigel à disposition. Le plus courant étant un bac isothermique que l’on remplit au tuyau … Dans ce cas, il faut veiller régulièrement au niveau d’eau, à la propreté et à ce qu’il ne présente pas d’angle saillant.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos