L’âge de la mise à la retraite d’un cheval est variable. Il dépend de son passé, de son utilisation, de son moral. Certains chevaux sont mis à la retraite très jeunes en raison d’une blessure, alors que d’autres pourront être montés pendant de nombreuses années. Une chose est sûre : la retraite ne se décide pas du jour au lendemain. Elle doit être préparée !

On considère généralement qu’une année de la vie d’un cheval équivaut à trois ans de la vie d’un homme. A quinze ans, il en aura donc quarante-cinq, et à vingt ans, soixante. Et comme un cheval est susceptible de vivre jusqu’à trente, voire quarante ans, le temps de la retraite peut parfois constituer une longue période. C’est pourquoi, il faut absolument la planifier dans son budget.


La retraite, ça se prévoit !

Pour un cheval de sport, l’âge de la retraite se situe entre quinze et vingt ans. Les problèmes locomoteurs viennent déterminer la décision. Un cheval raide ou boiteux ne peut plus continuer sa carrière sportive. En course, les galopeurs sont mis à la retraite vers cinq ou six ans. Quant aux trotteurs, ils arrêtent avant l’âge de dix ans.

Les chevaux de club ou de loisir sont souvent mis à la retraite plus tard que les chevaux de compétition. Une légère gêne ou une raideur ne les empêchent pas de travailler. Mais chaque cheval constitue un cas particulier, et c’est donc avant tout à son cavalier, et à son propriétaire, d’être à son écoute.

Le moral du cheval doit également être pris en considération. Certains chevaux sont usés psychologiquement. Ils n’ont plus envie de se plier aux exigences des hommes. Ils boudent les visites, mettent leurs oreilles en arrières et peuvent même être rétifs. Tout semble les irriter, les fatiguer. Il faut alors songer à les mettre au repos. Mais la mise à la retraite d’un équidé ne se décide pas du jour au lendemain.
En effet, lorsque la retraite n’est pas prévue, inutile de se voiler la face, le risque est grand de voir le cheval vendu à un marchand, qui n’aura peut-être aucun scrupule à le livrer à un abattoir.
Un cheval qui vit au box ne peut pas se retrouver dehors du jour au lendemain. Une période de transition est indispensable. Choisissez plutôt le printemps ou l’automne. Il faut qu’il ait le temps de faire du poil pour affronter l’hiver. De même, l’été, il aura du mal à supporter la chaleur et les insectes.

Certains chevaux apprécient la vie au pré. Mais d’autres s’y ennuient, surtout les chevaux de concours, habitués à vivre en box et à recevoir de nombreux soins. L’idéal est de continuer à monter votre cheval de temps en temps en le faisant marcher au pas un bon moment avant de le faire trotter. N’oubliez pas de le marcher encore après le travail pour lui permettre de récupérer.


Les signes du déclin

Comme nous, le cheval qui prend de l’âge montre des signes de vieillissement. Sa tête semble devenir plus osseuse. Il peut commencer à grisonner. La perte de musculature est également spectaculaire avec le dos ensellé, le garrot plus proéminent, la croupe moins ronde. Les jambes peuvent être déformées par l’arthrose. Néanmoins certains signes doivent vous alerter et vous inciter à appeler le vétérinaire :

- Une perte d’appétit et une perte de poids : peut-être dues à des problèmes dentaires, parasitaires ou de foie.
- Une mauvaise haleine : peut être due à une infection dentaire.
- Un poil terne : peut-être dû au parasitisme ou à un problème de foie.
- Une toux persistante : peut-être provoquée par un emphysème.
- Une grande difficulté à se déplacer : peut-être due à l’arthrose ou à une fourbure.
- Une boiterie d’épaule.
- Un poil d’hiver qui ne tombe pas.
- Une excroissance cutanée.

Des joies nouvelles

Même âgé, le cheval continue de nous apporter de bons moments. Bien souvent, il n’a pas son pareil pour veiller sur les poulains et leur apprendre les bonnes manières. S’il peut encore être monté, il sait donner confiance aux cavaliers débutants ou qui ont peur. Il offre leurs premières sensations équestres aux enfants. Bref, c’est une monture de confiance.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos